Voici bien résumé l'état d'esprit qu'il faut afficher pour se lancer dans une telle aventure.
C'est aussi comme cela que se présentait la région traversée il y a quelque millénaires. Et qui dit volcans suppose montagnes .... certes bien érodées aujourd'hui, mais le relief n'en reste pas moins accidenté quand il faut arpenter le terrain à la force du mollet !
77 Km au compteur aujourd'hui. Au vu de la carte, gageons que la journée de demain ne sera pas non plus de tout repos.
"Mais si le soleil reste de la partie, tout est bien", me dit Régine.

Bonne soirée à tous
ThéO.

J'avais tant de choses à mettre à jour hier que j'en ai oublié de vous raconter ma rencontre avec un habitant de Bretenoux très sympathique. Alors que Jean-Marie faisait les courses, je consultais la carte quand un monsieur me demande si nous sommes perdus. Non lui dis-je, nous cherchons un camping dans les environs. Il m'en désigne un juste en face. Merci monsieur. Puis, me demande d'où nous venons; il connaît bien la Belgique pour l'avoir sillonnée avec son camion. Il est admiratif devant les voyages de Jean-Marie et me dit que lui, rêve d'aller jusqu'à Moscou à vélo, mais accompagné d'une assistance ; il préfère la sécurité.

A l'entrée du camping, nous rencontrons trois jeunes d'environ 16-17 ans qui font une partie du parcours de Saint-Jacques de Compostelle à pied. Quel courage! Chapeau!
Ce matin, nous plions sec et à 08h, nous prenons la direction de Beaulieu s/Dordogne. Nous passons en Corrèze. Ensuite, c'est une route tranquille (mais dure quand même, c'est un faux-plat) jusqu'à Argentat. Le vent nous accompagne, mais il nous est contraire ... Le soleil commence à chauffer. Nous faisons les courses du matin dans cette petite ville puis nous continuons en direction de Egletons; nous pensons nous arrêter à Marcillac-la-Croisille.

La fête est finie! Nous attaquons le col de Saint-Martial qui va s'avérer très dur. 45 minutes d'ascension avec la fin à 10% sur 500m. Je finis par pousser mon vélo tandis que je vois Jean-Marie pédaler dur pour n'avancer qu'à du 4km/h! (à la limite de la chute!) ... Le calvaire se termine enfin; nous sommes sur le plateau. Traversée de Saint-Martin de Méanne puis repas de midi sur un petit muret, quelques kilomètres plus loin.

Nous arrivons à Marcillac-la-Croisille vers 13h. Pas un chat dans les rues ....  Il y a bien un camping, mais vu l'heure, une décision est à prendre ... Nous tentons un coup de poker : continuer jusqu'à Egletons en espérant y trouver un camping. Nous voilà donc repartis. Et nous avons bien fait, nous trouvons à la sortie de Egletons un petit camping bien sympa. Nous y arrivons vers 15h. Pendant que j'installe le campement, Jean-Marie retourne en ville pour les courses. Et ce n'est pas une mince affaire! pour s'y rendre, la montée est très dure!  87 km dans les jambes! Enfin, il fait très beau et tout va bien!  

Après avoir passé une assez bonne nuit, nous plions sec et quittons le camping à 07h40. Le brouillard est si dense que nous ne pouvons prendre aucune photo des curiosités locales (châteaux et villages). Nous assistons au gonflage d'une montgolfière. La route est tortueuse, voire dure dans la région du Cingle de Montfort où nous arrivons vers 09h. Nous prenons des photos, notamment celle du château de Montfort qui sort à peine de la brume. Plus loin, d'autres châteaux et belles bâtisses font la joie de Jean-Marie, le soleil ayant fait (enfin!) son apparition. Les noyers, déjà bien présents hier, forment de véritables forêts.

Enfin, c'est l'arrivée à Souillac où nous faisons les courses du matin. La circulation est infernale! Sur la route de Martel, au sortir de Souillac, nous attend une terrible montée qui fait mal : le col du pigeon (nous nous en souviendrons!). Nous trouvons un banc à Martel pour reprendre des forces puis nous prenons, non sans l'avoir cherché,  la direction de Vairac. Un nouveau col avant de dégringoler sur Saint-Denis les Martel avec une pente de 7% sur 2 kilomètres. Ouf! Quelle descente!

Nous traversons la "Tourmente" puis Vairac et Bétaille. Nous contournons Puybrun avant d'arriver à Bretenoux où nous faisons les courses au Lidl local. Nous trouvons un camping juste en face. Avec 84 km et plusieurs dures montées, nous estimons que nous pouvons nous arrêter. Il est 15h15. La journée a été dure, mais tout va bien. Il fait bon, même chaud.

Encore une averse cette nuit, mais, nous étions bien à l'abri sous un gros platane et, ce matin, nous plions sec. Il fait déjà bon et le soleil est là lorsque nous quittons le camping à 7h40. Nous prenons la route de Bergerac; la circulation est déjà dense mais la route est très bonne. C'est une ville quasi déserte que nous traversons en gardant la Dordogne comme main courante et Sarlat comme direction générale, donc plein Est.

Premier pont sur la Dordogne à Bergerac, puis route tranquille. Deuxième pont à Lalinde, très joli village. Nous achetons bananes et pain en cours de route. Jusqu'à Badefols s/Dordogne, tout va bien, puis arrivent trois méandres de la rivière; la route devient subitement très accidentée. C'est dur jusqu'à Buisson de Cadouin, c'est à dire sur dix kilomètres.

Nous trouvons un joli coin bien aménagé, avec plusieurs tables et nous nous y arrêtons pour déjeuner. Nous sommes juste à coté du pont de Saint-Cyprien (le troisième) que nous traversons; nous continuons jusqu'à Saint-Vincent de Cosse où il y a un camping. Pendant que j'installe la tente, Jean-Marie pars aux courses à Beynac-Cazenac. Là, au pied du château perché, rien que des bistrots bondés et des boutiques! C'est St-Cyprien ou rien! Retour sur ses pas et encore 10km jusqu'à St-Cyprien! Il rentre enfin au camping avec 96km au compteur. Il fait très beau. 

Nous demandons la wifi. C'est 5€!!!  Nous refusons! Pratiquement partout, nous l'avons gratuitement! Nous espérons que vous comprendrez! 

.... 2 ème étape sur les rives de la Dordogne ?
.... 2 ème étape d'affilée de 100 Km ?
.... 2 ème journée sans réseau ?

Tout cela, bien sûr, mais surtout plus de 2000 Km au compteur !
C'est donc en suivant la vallée de la Dordogne que le périple continue. Terrain difficile, me précise Jean-Marie, mais tout de même près de 100 Km aujourd'hui, pour s'arrêter à St. Vincent-de-Cosse, et le soleil est toujours de la partie.

Bonne soirée,
ThéO.

Jean-Marie, qui ne dort pas beaucoup, découvre une nuit étoilée et peut apercevoir la Voie Lactée, chose rare en nos contrées. Il fait froid et il y a de la rosée, donc, nous plions mouillé. Le soleil se lève à 7h25 quand nous prenons la route de Langon. Il fait très froid ce matin; nous parvenons à peine à fermer nos poches tant nos doigts sont engourdis. A Langon, nous traversons la Garonne, puis c'est la route de La Réole. Les paysages sont très jolis. Le soleil chauffe enfin.

Nous arrivons à Montségur où un commerce est ouvert et assiégé! Nous y faisons les courses de la journée. Nous continuons vers Duras, petite ville médiévale avec son magnifique château. Mais voilà, pour l'atteindre, il nous faut grimper sec! Ouf! Quelle ascension! En haut, le château à gauche et une place avec des boutiques à droite. Quelques rapaces attirent l'attention et attendent certainement une séance de démonstration. Sur ce site, nous trouvons un banc où nous cassons la croûte.

C'est ensuite une succession de descentes et de montées dans le vignoble d'Entre Deux Mers. Finalement, nous parvenons aux portes de Sainte-Foy la Grande. Il fait toujours très beau. Notre élan va nous emporter un peu plus à l'Est, jusqu'à Gardonne où nous découvrons un petit camping tout mignon, le long de la Dordogne. Il est 14h40, nous comptons 107km, ça suffit pour aujourd'hui!  

.....  Vient le bon temps, nous dit la sagesse populaire !

Et c'est donc sous le soleil que s'est déroulée cette étape.
Après avoir rapidement traversé la Garonne, c'est à travers les collines que nos vaillants baroudeurs poursuivent leur chemin pour arriver sur les berges de la Dordogne avec plus de 100 km au compteur.
Campement installé à Gardonne, à une longueur de nez de Bergerac !

Il fait bon, tout va bien, me dit-on !

Bonne soirée, ThéO.

Nous avons dormi en pointillé. Une bonne averse (encore), nous oblige à plier mouillé. Ce matin, les éclaircies semblent revenir. 8h10 : on démarre; pas de vent, le soleil timide se montre. Nous traversons Morcenx et prenons la direction de Sabres. 16 km de route rectiligne et monotone. Le paysage n'est que bois et cultures. Très peu de circulation, on se croirait sur une cyclable. 

A Sabres, nous virons à gauche et filons vers Trensacq. La route est plus importante et donc plus fréquentée. A Trensacq, à droite toute vers Sore, sur une route pas trop bonne et assez fréquentée aussi. 20 km qui nous semblent longs vu la monotonie du paysage.
Nous traversons Sore sans voir de magasin ... Nous ferons les courses à Saint-Symphorien. Nous quittons les Landes pour entrer en Gironde. Peu après, le pot au noir, bien connu des navigateurs chevronnés, se manifeste; en un clin d'oeil, nous sommes trempés ... C'était fatal!

C'est dans cet état que nous arrivons à St Symphorien. Nous nous arrêtons à l'intermarché où nous faisons les courses pour la journée. Le camping se trouve juste en face! Il est midi, nous avons bien roulé : 68km avec une moyenne record de 20,3. Le soleil est de retour et tout sèche enfin. Nous mangeons et nous installons notre campement. Ce camping deux étoiles est très cher, le plus cher depuis notre départ. De plus, on s'y croirait en prison! En effet, on nous a collé un bracelet identique à ceux qu'on vous met dans les hôpitaux!!!!

Une étape comme je les aime : pas besoin de consulter la carte ni de s'énerver pour s'être trompé. Et, à part l'averse, le reste de l'étape s'est passé sous un ciel clément, pas trop chaud, pas de vent.

Un souper très sympa hier soir, terminé par une surprise de nos hôtes : un Opéra accompagné de Champagne! Merci Christophe et Vanessa, c'est une très gentille attention pour nous.
Beaucoup de vent cette nuit, tout le monde dort en pointillé.

Le ciel est bien gris lorsque nous nous levons. Petit déjeuner puis le départ vers 08h50, avec quelques gouttes. Quelques dernières photos et c'est avec émotion que nous donnons nos premiers coups de pédale. Nous prenons la route de Soustons puis Magescq où nous retrouvons l'autoroute, notre main courante. Le vent nous est un peu favorable; quelques gouttes, mais rien de bien méchant. Juste avant Castets, un rayon de soleil nous donne un peu d'espoir ... Hélas, nous traversons Castets sous une grosse averse. Puis, c'est une succession d'accalmies et d'averses jusqu'à Lesperon; pour le reste de notre route la pluie ne cessera de tomber. 

Nous roulons bien et, c'est à 12h20 que nous atteignons Morcenx et le camping où nous nous sommes arrêtés en descendant vers Tosse. Nous profitons d'une légère accalmie pour monter la tente. Jean-Marie part en courses à Morcenx. Pendant ce temps,  je fais un peu de rangement et je vais mettre mon vélo à l'abri dans une petite cahute mise à notre disposition par le patron. Merci monsieur. Lorsque Jean-Marie rentre, il fait de même puis nous mangeons. Il ne fait pas très chaud! Et, durant ces 71km :

           Un vent terrible
           Soufflant en rafales,
           Nous déséquilibre
           C'est fatal!