45ème étape : Beja - Monte Gordo. Total Km 4016
Il est 19 heures, je vens d'appeler Jean-Marie, il est encore en train de rouler.
Il ne peut pas me dire quand il trouvera un camping.
Dès que j'ai des nouvelles, je fais le blog, mais cela risque d'être très tard.
Merci de votre compréhension. Régine.
21h10 : je commence la rédaction....
Cette nuit, il a commencé à faire "bon" vers quatre heures. Pas encore beaucoup de repos pour notre voyageur qui, pourtant, en a besoin.
A huit heures, il se lance dans le brouillard; heureusement, il avait reconnu la route la veille, comme il le fait habituellement. A onze heures, il a déjà parcouru soixante kilomètres et se trouve à Mértola. La route est belle et quasi plate. La journée débute bien.
Puis, les bosses commencent, et pas seulement des petites!
Vers 13 heures, au passage du Rio Vascão, il mange, un peu plus tard que les autres jours, mais il sait que cette journée sera longue. Il fait déjà très chaud.
Il tente de passer en Espagne par Alcoutim; il faut passer le Rio Guardiana qui fait frontière. Une descente à 14% le conduit devant l'embarcadère. Rien. Pas de bateau. Le guichet fermé. Jean-Marie se rend alors dans le bistrot en face pour se renseigner. Il faut attendre 14 heures locales. JM attend. Rien ne se passe, pas de bateau, le guichet reste fermé et tout le monde a l'air de s'en f..... complètement!
C'est la mort dans l'âme qu'il enfourche son vélo et rebrousse chemin : 14% à remonter!!!! Lui qui avait tant espéré passer en Espagne aujourd'hui ... Il commence vraiment à en avoir assez de ce Portugal!
Il continue donc plein sud. C'est alors qu'un violent vent de face se lève. Oui, il atténue un peu l'effet de chaleur, mais il ne facilite pas la progression du cycliste qui s'en serait très bien passé!
Rien ne lui sera épargné aujourd'hui : c'est très dur : la chaleur, le vent, et une route de plus en plus bosselée. Il n'en voit pas le bout. Mais notre homme est un battant. Il vaincra les éléments!
Tout en roulant, il pense encore à ce bac qui n'était pas au rendez-vous. En 2010, en Allemagne, il en a pris des dizaines, sans attendre et sans problème! C'est vraiment râlant. Mais il ne faut pas se morfondre pour cela. La route sera plus longue que prévu, tant pis.
Par cette température, ses gourdes d'eau (chaude mais précieuse) ne tiennent pas longtemps. La soif le prend. Il scrute l'horizon : rien à trente kilomètres à la ronde. C'est le maquis et un bout d'asphalte : la route. Certes, elle est belle, mais ce n'est qu'un détail dans de telles conditions.
Quelle dure étape! Pendant qu'il roule, les pensées trottent dans la tête de Jean-Marie. Il commence à détester de plus en plus ce Portugal qui, décidément, ne lui montre certainement pas son meilleur côté!
Finalement, il arrive à Castro Marim vers 18h30!!! Ouf! un bistrot : c'est la seule chose qui l'intéresse à l'instant même. Il sèche deux cocas bien frais. Comme c'est bon!
Le patron "ose" lui demander s'il est fatigué!!! Mais non, monsieur, mais pas du tout voyons!!!
Il a quand même l'amabilité de signaler un camping à Jean-Marie; pas sur le pas de la porte, mais a-t-il le choix?
Après des courses rapides au Lidl il arrive au camping de Monte Gordo à 19h30. C'est plein comme un oeuf! Heureusement, on lui rempli ses papiers et il a le libre choix de son emplacement... Mais quel choix? Pas de place. Il ne lui faut pas grand chose pourtant. Il avise une bande sablonneuse entre le bistrot et les sanitaires. Juste assez pour y planter sa tente.
Puis, une douche tellement bienvenue et rafraîchissante. Puis, une Super Bock de 3/4 de litre, (peut-être la seule chose qu'il regrettera du Portugal) . Après 146 km dans les conditions que nous imaginons, il a bien mérité un peu de repos que nous lui souhaitons réparateur.
C'était dur, très dur, mais ce soir, le moral est encore très haut, la santé bonne, juste de la fatigue.
Des voisins de camping parlent français; il se renseignera auprès d'eux pour établir son programme de demain.
Bonne soirée à vous tous et à demain. Régine.